Un nouveau départ ?
Et si nous faisions un bilan de l’année qui vient de
s’achever ? Après tout, une rétrospective et un message de bienveillance
peuvent être les bienvenus en ce début 2018, vous ne croyez pas ?
Après de longs mois d’absence, je suis de retour sur ce
blog, cet espace d’écriture qui me tient à cÅ“ur. Et c’est pourtant dans un tout
autre état d’esprit que je reviens, après une année éprouvante qui me laisse
des marques encore bien trop douloureuses. Aujourd’hui, j’avais envie de vous
écrire. Faire un bilan, vous partager mes épreuves pour vous délivrer un
message important. C’est un article beaucoup plus personnel que je poste
aujourd’hui. Je n’en ai pas forcément l’habitude, et je n’attends pas de
réponse particulière, mais il me semblait très important de vous livrer un
message de bienveillance, même si je m’éloigne ici du sujet principal de ce
blog qu’est la lecture.
Je commençais 2017 avec des résolutions plein l’esprit,
comme chaque début d’année. Devenir végétarienne, voyager plus, profiter de mes
proches, prendre confiance, valider ma licence en lettres et continuer encore
et toujours ce blog ainsi que la chaîne. Mon rythme de lecture était en plein
boom, ma motivation remontée à bloc et les idées en pagaille. Puis en Février
tout stoppa. Je perdais mon père, après 4 ans d’un combat acharné contre la
maladie. C’est un sentiment compliqué à expliquer, une tristesse infinie de se
rendre compte que l’on ne verra plus jamais le sourire d’un père, que l’on
n’entendra plus la bienveillance de ses paroles ou son rire si particulier.
J’ai été effondrée par cette nouvelle que l’on attendait malheureusement depuis
quelques temps déjà . Bien entendu, beaucoup de choses ont été remises en
questions. J’ai eu beaucoup de mal à reprendre la lecture et davantage encore l’écriture
du blog et le tournage de vidéos. Chacun réagi au deuil d’une manière bien Ã
soi. Quand certains se tournent vers leurs proches, d’autres se renferment sur eux-mêmes.
Quand pour certain la lecture deviens une échappatoire, pour d’autre elle
devient étouffante. Pour moi, ce fut compliqué. J’ai voulu voir la lecture
comme une évasion, quelque chose qui me permettait de m’éloigner de ce présent
bien trop triste. Mais je n’arrivais pas à plonger dans un univers, comme s’il
semblait bien trop faux, comme si le livre me trahissait, me mentait bien trop
souvent sur la réalité de la vie. C’est une chose de lire le deuil d’un
personnage. S’en est une autre de le vivre soi. J’ai cependant ressenti le
besoin de me plonger comme avant entre les pages gribouillées de noir, sentir l’odeur
si particulière de l’encre et du papier, le toucher si subtile d’une page. Mon
rythme de lecture s’est considérablement ralenti, mais j’ai continué, persévéré,
pour retrouver cette sensation de liberté lorsqu’on lit une histoire qui nous
touche, nous emporte au loin.
J’ai repris petit à petit le cours de ma vie. Le deuil était
difficile à gérer, mais il a fallut que je reprenne les cours, que je valide ma
licence pour laquelle j’avais travaillé durant toute cette année scolaire. Je me rapprochais de ma famille, de ma mère
encore, de mon frère davantage, et je mesurai la chance d’avoir ces deux êtres
extraordinaires à mes côté. On était trois désormais, mais on était là les uns
pour les autres, on s’écoutait, et plus important encore, on s’aimait. J’ai finalement validé ma licence en lettre,
je reprenais confiance, me rapprochais de mes amis, et j’ai postulé pour mon
master sur Paris. Ayant toujours vécu dans le sud, et étant une vraie angoissée,
ce fut un véritable challenge de voir que j’étais acceptée et que j’allais
devoir déménager loin de mes proches. Mais j’acceptais le challenge, après
tout, il faut savoir prendre des risques parfois.
Mon année en Master librairie a très bien commencé. Je me
suis fais de nouveaux amis géniaux, je vis dans un petit studio qui me plait et
les cours sont enrichissant. Seulement voilà . On ne sait jamais ce que la vie
peut nous réserver, ni pourquoi des fois elle s’amuse à s’acharner sur
certaines personnes. 2017 aura été une de ces années à rayer de la liste, Ã
effacer, à détruire à tout prix. En Novembre une nouvelle brutale me ramenait Ã
la dure réalité. La souffrance, la tristesse et l’incompréhension. Mon grand
frère perdait la vie après une leucémie qui fut foudroyante et je perdais
également mon modèle et mon confident. Quand on perd quelqu’un aussi brutalement,
rien ne peut réellement nous préparer à la douleur de l’absence, ce vide qui se
crée et qui ne se comblera probablement jamais. Je pense à mon frère chaque
jour, à chaque instant. Bien sûr on repense à tous les moments que l’on a vécu
ensemble, les rires, les engueulades inévitables entre frères et sœurs, les séances
de cinéma, les parties de jeux vidéos… Mais également tous les moments que l’on
ne vivra jamais, les mariages, devenir oncle et tante, les fins de ses séries
favorites qu’il ne verra jamais, ou ce nouveau film SF qu’il aurait adoré… Tout
un tas de moment qu’on ne vivra plus et qui sonne comme un terrible coup du
sort.
Cette année 2017 fut, à bien des égards, la pire de toute
mon existence qui se résume à 23 ans de vie. Je découvrais de la pire des
façons que la vie pouvait être injuste, et que le deuil s’avérait être une
terrible épreuve. Bien entendu, on ne s’attend pas à ce qu’un deuil soit une
partie de plaisir. Mais on ne s’attend pas non plus à la douleur qu’il
engendre, aussi palpable et puissante. Elle vous laisse sans mot, et laisse
votre entourage également sans voix.
Mais malgré tout, à travers tout ce que je viens de vous
raconter – et vous vous demandez surement pourquoi je vous raconte tout ça – je
voudrais vous dire que je n’ai pas perdu espoir. Que malgré toute cette
douleur, j’ai encore un mince espoir de me dire que la vie vaut quand même la
peine d’être vécue. J’ai vécu le pire en 2017, mais je ne peux pas non plus
oublier les bonnes choses qui me sont arrivées. Je ne dois pas les oublier. Et
il ne faut pas non plus que vous oubliez le positif qui teinte votre vie. Car
même dans les périodes les plus sombres, il existe une part de positivité.
Aussi petite soit-elle, elle existe, et elle est importante. Elle est ce qui
vous permet de vous raccrocher, d’avancer.
En tout cas moi je compte vivre.
Cet article est long, et même si mon message peut vous paraître assez banal, je vous le livre avec la plus grande sincérité, du fin fond de mon âme cabossée. 2018 sonne pour moi comme un nouveau départ, et même si la peur m’étreint plus encore, j’aimerai qu’elle soit synonyme de gaieté, de beaux souvenirs, de voyage et d’amour. J’aimerai faire en sorte que 2018 soit un cocon de douceur dans une vie parfois trop brute. Je vous souhaite tout le meilleur en cette nouvelle année, et je souhaite de tout mon cÅ“ur qu’elle vous apporte tout ce que vous puissiez souhaiter, et qu’elle vous soit merveilleusement douce.
Pour ma part, je vous fais la promesse de revenir par ici,
et je vous laisse avec, je l’espère, beaucoup d’espoir et de tendresse.
Margaux