Chronique | Red Queen | Victoria Aveyard
Victoria Aveyard
Édition : Msk
444 Pages
Fantastique | Fantasy
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Résumé:
Dans le royaume de Norta, la
couleur de votre sang décide du cours de votre existence. Sous l’égide de la
famille royale, les Argents, doués de pouvoirs hors du commun, règnent sur les
Rouges, simples mortels, qui servent d’esclaves ou de chair à canon.Mare Barrow, une Rouge de dix-sept ans, tente de survivre dans une société qui la traite comme une moins que rien. Quand elle révèle sans le vouloir des pouvoirs extraordinaires et insoupçonnés, sa vie change du tout au tout. Enfermée dans le palais royal d’Archeon et promise à un prince argent, elle va devoir apprendre à déjouer les intrigues de la cour, à maîtriser un don qui la dépasse, et à reconnaître ses ennemis, pour faire valoir l’indépendance de son peuple.
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Mon Avis:
J’étais
intéressée par la lecture de Red Queen, tout simplement car j’étais dans ma
passe « Fantastique/Fantasy », et que beaucoup de lecteurs en
disaient du bien. Je dois dire que je n’ai pas été déçue de ma lecture qui est
un savant mélange de ces deux genres, tant on n’arrive jamais à savoir où se
situe exactement l’histoire.
J’ai
beaucoup aimé la couverture de ce roman, même si, comme pour beaucoup, la
couverture originale l’est d’autant plus.
C’est
avec plaisir que j’ouvrais la première page de ce roman pour me laisser prendre
par l’univers de Victoria Aveyard…
L’histoire
se trouve être très intéressante malgré un manque d’originalité certain. On se
retrouve propulsés dans un univers assez riche, sous fond de hiérarchie,
complots politiques, étranges pouvoirs et couleur de sang improbable. L’auteur
nous embarque dans son histoire qui semble véritablement crédible et finalement
très réaliste – si on omet le sang argent et le côté très fantastique, on est d’accord.
Toute
une hiérarchie est mise en place dans ce roman, et je l’ai trouvé très
intéressante : je pense d’ailleurs que c’est un des plus gros points forts
de l’histoire. [Spoiler : J’ai notamment trouvé que le passage où Mare
traverse en bateau les différentes contrées pour se rendre à la capitale
réfléchit à merveille tout ce que l’auteur a voulu entreprendre. J’ai trouvé ce
passage fort, il m’a touché et une certaine violence se dégage ici – outre les
violences physiques – une véritable violence de fond.]
Dans Red Queen, j’ai eu
l’impression que l’auteure a voulu nous faire comprendre une vraie critique.
Alors serait-ce une critique de notre monde actuel ? De notre société ?
De ce à quoi celle-ci tend inexorablement ? Je ne le sais pas réellement.
Mais cette notion de critique je l’ai vivement ressentie. Ce n’est d’ailleurs
pas un fait rare dans les romans de ce genre : beaucoup d’auteurs se
servent de leur univers comme écran pour mettre en avant certains travers de
notre société.
Ici, le
peuple pauvre, livré à lui-même, et condamné à la violence de la guerre est
représenté par le peuple Rouge. Au contraire, face à toute cette misère se
trouve celui des dirigeants, de la haute société, ceux qui ont le privilège de
vivre dans le luxe et l’abondance, leur pouvoir leur permettant d’assoir leur
supériorité : les Argents. Cette configuration n’est pas sans rappeler un
certain Hunger Games, avec son peuple opprimé par le Capitole, seul district
ayant accès aux privilèges et à l’abondance en tout genre. Tout comme dans l’univers
de Suzanne Collins, Red Queen nous montre un peuple dans toute son excentricité
et son exubérance.
Le
thème de la guerre est abordé à plusieurs reprises et nous fait nous
questionner sur les raisons d’une guerre, justement, et ses véritables
victimes.
Un
autre aspect intéressant de l’histoire, c’est qu’on ne sait pas réellement
quand tout cela se déroule, à quelle période, mais où également : un monde
fictif ou un futur très éloigné du nôtre ? A plusieurs reprises je me suis
demandée si ce roman était classé plutôt dans le genre Fantastique, Fantasy ou
encore Science-Fiction. On a une véritable ambigüité, et j’ai vraiment hâte d’en
savoir plus sur le passé dont certains personnages parlent et qui ressemble en
certains points à notre période actuelle. Mais si cet univers se situe bien
dans notre futur : d’où vient exactement ces pouvoirs si extraordinaires ?
Et ne parlons même pas du sang couleur argent qui coule dans les veines des
Argents. C’est un point qu’il faut creuser d’avantage et j’espère avoir
quelques éléments de réponses dans les suites à venir.
L’action
n’est pas ici centrale, mais je dois dire que le peu de scènes de ce genre en
valent la peine. L’histoire est assez lente à se mettre en place, et je pense
que ce sera un point faible pour certains lecteurs. Pour ma part, j’ai trouvé
que les scènes d’action qui ponctuaient ici et là le roman donnaient un
véritable rythme à l’histoire et nous donnaient envie d’en apprendre d’avantage.
On ne s’ennuie pas une seule seconde et les pages se tournent et retournent à
la vitesse de la lumière. Bon, peut être un peu moins vite, je vous l’accorde…
Mais quand même.
Passons
maintenant à des éléments un peu moins chouettes et qui m’ont parfois rendue
perplexe – il fallait bien un peu de négatif tout de même !
Et pour
ce point je commencerai par la romance, qui est, à mon goût, bien trop
prévisible, et qui manque véritablement d'originalité.
Dès la rencontre de Cal , puis plus tard de son frère, on devine aisément
le triangle amoureux, et probablement le dénouement à la fin de toute cette
histoire - Victoria, fais moi mentir, ça serais tellement chouette !
Dans ce premier tome en tout cas, même si on s’attache facilement à Cal et Maven, j’ai trouvé cette romance bien trop simpliste et surtout pas assez travaillé. Les sentiments sont simples, presque creux, et moi qui suis une adepte des romances et des sentiments complexes, j’ai été déçue. Tout ressemble à ce que l’on a déjà vu à mainte reprises dans d’autres romans YA. Et à la longue, ça en devient lassant. C’est vraiment dommage et je suis sûre qu’avec un peu plus d’originalité, peut être un peu plus de consistance également, la romance aurait pris une autre ampleur. Ici, c’est un peu comme un soufflet : vous y mettait tout l’espoir qu’il existe en vous pour que votre gâteau retombe dès sa sortie du four – oui, je suis toujours aussi douée avec les métaphores, vous remarquez ?
Dans ce premier tome en tout cas, même si on s’attache facilement à Cal et Maven, j’ai trouvé cette romance bien trop simpliste et surtout pas assez travaillé. Les sentiments sont simples, presque creux, et moi qui suis une adepte des romances et des sentiments complexes, j’ai été déçue. Tout ressemble à ce que l’on a déjà vu à mainte reprises dans d’autres romans YA. Et à la longue, ça en devient lassant. C’est vraiment dommage et je suis sûre qu’avec un peu plus d’originalité, peut être un peu plus de consistance également, la romance aurait pris une autre ampleur. Ici, c’est un peu comme un soufflet : vous y mettait tout l’espoir qu’il existe en vous pour que votre gâteau retombe dès sa sortie du four – oui, je suis toujours aussi douée avec les métaphores, vous remarquez ?
Le
deuxième point négatif ? Son manque d’originalité évident dans un genre YA
déjà revisité à tant de reprises que les redites sont nombreuses. Un peuple
opprimé, face à un peuple qui se croit supérieur + l’héroïne opprimée qui se
rend compte qu’elle vaut plus et qui veut faire comprendre à tout le monde que
ce monde est loin d’être juste + une rébellion + tout repose sur les épaules de
l’héroïne qui doit alors sauver le monde. Oh et entre temps elle trouve l’homme
de sa vie, vous savez, celui qu’on n’aime pas trop au début mais qui nous
apparaît comme l’homme idéal après quelques chapitres ? Bon, c’est un peu
fort, d’accord, mais vous ne pouvez pas non plus nier totalement ce fait, non ?
Je vous en avais déjà parlé : le YA s’essouffle
à mon sens, on ne retrouve que très rarement ce brin d’originalité qui nous
faisait briller nos petits yeux à la découverte de ce genre. Aujourd’hui, il
est vraiment rare de trouver un point vraiment nouveau, quelque chose qui nous
fait dire : « ok, là c’est du YA comme on l’aime ! »
Alors
oui, encore une fois, ça marche. Les ficelles de YA sont efficaces, et ne méritent
pas en soit beaucoup d’originalité pour donner envie au lecteur d’en découvrir
d’avantage. Mais pourquoi s’arrêter là ? Il me manque un élément déclencheur,
quelque chose qui ferait passer notre histoire à un niveau supérieur et qui lui
donnerait beaucoup plus d’ampleur. Mais qui sait, peut être que la suite nous
surprendra ?
Malgré
cela, certains retournements de situations font que l’histoire n’est pas
totalement prévisible et nous laisse présager une très bonne lecture par la
suite.
Je vais
essayer de passer de suite aux personnages, car cette chronique est déjà
beaucoup trop longue. Vous me connaissez, quand je commence, on ne m’arrête
plus !
J’ai
aimé le personnage de Mare, notre héroïne que j’ai trouvée touchante et bien
construite. On aime suivre ses péripéties durant tout le roman, et malgré
certains avis négatifs que j’ai pu voir, j’ai beaucoup aimé m’identifier à
elle. Sa relation avec sa famille est à la fois sont plus gros point faible
tout comme sont plus gros point fort. Elle la fragilise comme elle lui donne
une force qui lui permet de survivre à tout ce qu’elle peut traverser. J’ai
également trouvé que ses sentiments étaient très bien retranscrits, et je n’ai
eu aucun mal à ressentir la moindre émotion la concernant.
On voit
apparaître une véritable évolution au fil du roman, et ses forces et faiblesses
se révèlent de chapitre en chapitre. C’est toujours chouette qu’un personnage
ne soit pas constant : un personnage plat nous intéresserait beaucoup
moins, vous ne croyez pas ?
Cal est
le deuxième personnage important de ce roman. Et je dois dire que, malgré sa
sympathie, je n’ai pas pu m’empêcher de voir qu’il était en réalité l’archétype
même du personnage masculin de YA. Il est intéressant à sa manière [Spoiler :
Le fait qu’il soit si proche de son futur peuple, mais également si
conservateur des lois de son père. On le sent perdu face à ses propres
convictions et celles ancrées dans la société depuis si longtemps. C’est un
aspect très intéressant qui mérite plus d’approfondissement dans les prochains
tomes : ça lui donnerait une véritable profondeur, et également plus d’ampleur
à l’intrigue principale.] Il reste dans ce premier tome tout de même très
prévisible et c'est dommage. J’espère réellement que ce personnage sera plus
creusé par la suite : sa personnalité peut devenir réellement
intéressante.
Je
parlerai d’un dernier personnage ici : Maven, frère de Cal. Beaucoup
seront d’accord avec moi : c’est le personnage le plus surprenant du
roman. C’est également le plus complexe émotionnellement parlant : il nous
offre une personnalité vraiment intéressante à analyser [Spoiler :
Serait-ce un petit complexe d’Œdipe qu’il nous fait là ?] Beaucoup de
sentiments se mêlent à ce personnage : une relation particulière avec sa
reine de mère, de la culpabilité, des sentiments confus etc. Un personnage
comme on les aime. [Spoiler : Et que l’on aime détester à la fin de ce
roman d’ailleurs. La scène de fin était vraiment bien faite, on se sent pris au
piège tout comme Cal, impuissant face au pouvoir de son frère. On voit alors tout ce qui peut séparer ces
deux personnages, et c’est ici que se révèle toute la haine que Maven porte à
son frère.]
L’écriture,
quant à elle, est très fluide, et le style de l’auteur très accessible. Comme
je le disais, Victoria Aveyard décris très bien les différents sentiments qui
touchent ses personnages et nous les fait ressentir sans aucun problème. C’est
un roman qui se lit très vite, les pages se tournent de plus en plus vite jusqu’au
point final : c’est une histoire addictive, on veut savoir comment tout
cela va se terminer.
Un
autre point fort : ses descriptions bien amenées qui nous font découvrir
tout l’étendu de son univers – ou en tout cas la partie qui nous intéresse
ici.
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En Bref :
Un
univers vraiment intéressant, teinté de sang argent, de pouvoirs, de complot
politique et j’en passe, malgré un manque d’originalité qui se fait ressentir
dans le genre YA.
Certains
évènements parfois trop prévisibles et certains personnages caricaturaux ont quelque
peu fait baisser mon enthousiasme sans que cela gâche totalement ma lecture que
j’ai tout de même beaucoup appréciée.
J’ai
hâte de pouvoir lire la suite qui, je l’espère, réglera la majeure partie des
problèmes que l’on retrouve dans ce tome-ci. Notamment par apport à l’univers
qui mérite d’être d’autant mieux
exploité.
Et j’ai
également vraiment hâte de découvrir la suite des aventures de notre « Petite
Faiseuse d’Eclairs » … Pas vous ?
« Les
dieux nous gouvernent toujours. Ils sont simplement descendus des étoiles. Et l’heure
n’est plus à la bienveillance. »
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Ma note : 15/20 Bonne Lecture
2 comentários
Je suis donc venue jeter un coup d'oeil à ta chronique!
RépondreSupprimerC'est un peu ce à quoi je m'attendais, un univers et une histoire assez typique du genre.
Cependant s'il y a de bons rebondissements j'espère que ça me tiendra en haleine :)
J'ai un peu peur pour la romance en revanche, déjà que je n'aime pas ça dans les livres de manière générale mais surtout YA... J'espère que ça ne m'énervera pas trop haha ;)
Super avis détaillé en tout cas!
Oui, l'histoire peut parfois manquer d'originalité, mais le fond est tout de même intéressant et les rebondissements assez fréquents pour que l'on ne s'ennuie pas :) !
SupprimerJe ne peux pas te promettre que la romance ne t'énervera pas, je ne suis pas d'une grande aide généralement: j'ai un vrai cœur chamallow qui fond pour beaucoup de romances :') Mais c'est vrai que j'ai déjà lu beaucoup mieux, donc j'ai un peu peur pour toi à ce niveau haha !
Merci beaucoup pour ton commentaire :) !